En 1936, sur proposition du ministère de l’Air et grâce aux crédits débloqués à cet effet, est lancé le projet d’une soufflerie sur le site de Banlève. Cette soufflerie vient compléter les installations de l’Institut de Mécanique des Fluides dont la création date de 1930.
Il s’agit d’une soufflerie subsonique de type Eiffel en circuit ouvert, dont les dimensions imposantes (diamètre de la veine d’essai: 2m40, diamètre d’entrée: 4m00) permettent de mesurer les efforts aérodynamiques sur des maquettes de taille significative (les plus grandes pour l’époque). La vitesse maximale de l’air dans la veine est de 38 mètres par seconde (137 km/h). Cette soufflerie possède la particularité d’avoir une veine libre (sans paroi de guidage). Ainsi la chambre d’expérience se trouve en dépression par rapport à la pression atmosphérique. La force d’environ 200 kgf (kilogramme-force) à pleine vitesse, appliquée sur la porte d’entrée de la chambre d’expérience, nécessite l’installation d’un sas pour pouvoir accéder ou sortir en cours d’essai.
La soufflerie S1 a été une des premières installations de l’Institut de Mécanique des Fluides de Toulouse, crée en 1913 par le Professeur Charles Camichel, membre de l’Académie des Sciences.
1936 : le Ministère de l’Air décide de construire des souffleries aérodynamiques dans plusieurs villes de France, dont Toulouse. La Soufflerie de Banlève est inaugurée en 1937, et les premières études seront effectuées en 1938.
1940 : la soufflerie est intégrée dans un bâtiment et fonctionne en espace fermé. Aujourd’hui classé au patrimoine industriel de la France, ce bâtiment possède une grande valeur architecturale.
1945-1960 : la soufflerie est un moyen d’essai largement utilisé pour concevoir les aéronefs. Outre les études du Ministère de l’Air, des essais sont lancés pour l’aviation civile : Dewoitine, Bréguet, Sud Aviation, etc…
1965 : on passe de la balance à fils tendus et des méthodes manuelles (17 personnes pour réaliser un essai) à la balance de type Denis Grusson et à l’utilisation de jauges de contraintes. La mesure électronique est utilisée et le nombre de personnes pour réaliser un essai diminue considérablement.
1960-1970 : des travaux expérimentaux sont réalisés sur la soufflerie supersonique.
1970-2020 : la modélisation de la turbulence et l’étude des instabilités, de la transition et des phénomènes instationnaires constituent le socle des études poursuivies sur l’aérodynamique, les mélanges et la thermique. Des études sur le contrôle des écoulements prolongent les résultats portant sur l’effort de compréhension et de modélisation des écoulements turbulents et en transition.